NBA - Loterie de la Draft : FAQ sur l’avenir de Victor Wembanyama
Kevin Laborde -
Rédacteur en chef adjoint
Diplômé à Bordeaux, titulaire de la carte de presse depuis 2009. Des débuts chez Sport24, puis L'Équipe, avant de rejoindre Le 10 Sport. Spécialiste foot, avec un profil orienté mercato, je suis également passionné par la NBA, LA Ligue, qui a tout compris. Incapable de rester insensible devant une étape du Tour de France.

La nuit prochaine, Victor Wembanyama va savoir dans quelle franchise il découvrira la NBA. La Loterie de la Draft NBA va en effet rendre son verdict. L’international français est attendu de pied ferme aux États-Unis. Et avant de savoir quelle franchise va voir ses ventes de maillots exploser, Le 10 Sport fait le point sur ce processus un brin complexe.

Pourquoi Victor Wembanyama va connaitre sa future franchise dès ce mardi 16 mai alors que la Draft NBA aura lieu le 22 juin ?

Il est vrai que traditionnellement, c’est le soir de la Draft NBA que les joueurs savent dans quelle franchise ils vont découvrir la ligue américaine. Mais une fois par décennie (LeBron James en 2003, Zion Williamson en 2019) le futur numéro un de la Draft ne fait aucun doute.
Et en cette année 2023, personne n’ose en douter, Victor Wembanyama sera bel et bien le futur numéro un de la Draft. Le physique du joueur et sa technique en font un joueur générationnel. Si en France, le phénomène Wembanyama existe, il est peut-être encore plus prononcé aux États-Unis.
L’attente est énorme autour de l’international français. Ses matchs avec les Mets92 ont été diffusés par la NBA en personne toute cette saison. Certaines études américaines assurent que la franchise qui draftera Wembanyama verra sa valeur bondir de 500 millions d’euros. Du jamais vu dans l’histoire dans la NBA.
Si bien que même si un "general manager" avait des doutes quant à la future réussite de Wembanyama, il ne prendra certainement jamais le risque d’être celui qui est passé à côté d’un tel joueur. Même chez les Trail Blazers, historiquement connus pour faire des choix de Draft catastrophiques.

Pourquoi est-ce un moment si important pour le basket français ?

Si les joueurs français sont de plus en plus nombreux en NBA, il faut bien reconnaitre que jamais un tricolore n’a jamais autant fait parler avant de débarquer aux États-Unis. L’historique 7e place de Killian Hayes lors de la Draft 2020 ne sera plus le meilleur classement d’un Français à partir du 22 juin prochain.
Victor Wembanyama est un talent générationnel, qui va être au centre du projet de sa future franchise. Peut-être même de toute la NBA.
Ce mardi soir, 14 franchises de la NBA, vont, sans exception, espérer récupérer le premier choix de la prochaine Draft, pour choisir un joueur français.
Pour le basket français, le moment est évidemment historique, car ses intérêts sont pour la première fois de l’histoire, couplés à ceux de la plus grande ligue du monde. Augmentation du nombre de licenciés, audiences en hausse, merchandising… Si Michael Jordan, dans les années 90, avait fait découvrir la NBA à toute une génération, que les années Tony Parker ont appuyé sur l’accélérateur, Victor Wembanyama pourrait bien faire entrer le basket français dans une nouvelle ère.

Quelles sont les équipes qui ont le plus de chances de récupérer Victor Wembanyama ?

Depuis des décennies, le système de la NBA fait en sorte d’assurer le renouvellement de la ligue. L’objectif, sur le papier, est clair : que toutes les franchises aient leur chance de dominer la NBA à un moment ou à un autre. La Draft est un élément essentiel de la grande ligue américaine.
Pour résumer, plus une équipe a été mauvaise une saison, plus elle a de chances d’obtenir le premier choix lors de la Draft suivante. Pour éviter de voir des équipes tout faire pour hériter du pick one et donc fausser la compétition, la NBA a mis en place le système complexe de la Loterie.
Ce mardi soir, lors de la loterie, les 14 équipes de NBA qui n’ont pas participé aux playoffs ont une chance d’hériter du choix 1.
Cette année, les trois équipes les mieux placées pour récupérer le premier choix, avec 14% de chance de réussite sont les Detroit Pistons, les Houston Rockets et les San Antonio Spurs. Suivent les franchises de Charlotte (12,5%) et de Portland (10,5%). le Magic d'Orlando avec 9% de chance est également plutôt bien placée. Indiana, Washington et le Utah Jazz ont, eux, respectivement 6,8%, 6,7% et 4,5% de chance de récupérer Victor Wembanyama. les Mavs de Dallas avec 3% de chance a aussi un petit espoir. Avec 1,8% de chance, les Chicago Bulls sont mal embarqués. Mais tout de même mieux qu’en 2008 quand ils avaient hérité du premier choix avec seulement 1,7% de chance. Enfin, OKC (1,7%), Toronto (1%) et La Nouvelle-Orléans (0,5%) seront aussi concernés par la Loterie de ce mardi.

Quelle serait la meilleure destination pour Victor Wembanyama ?

Chacun a sa petite idée. Mais il est évident que certaines franchises NBA peuvent déjà se reposer sur des bases solides ou au moins saines, pour permettre à Victor Wembanyama de débarquer dans un environnement favorable.
Parmi les trois favoris de la Loterie, San Antonio, franchise, historiquement très bien gérée et dans laquelle le Français Tony Parker a brillé, fait évidemment rêver. Notamment de notre côté de l’Atlantique.
Houston a accumulé plusieurs bons jeunes joueurs au cours des dernières années, vient de nommer un coach ambitieux (Ime Udoka) et souhaite être actif cet été sur le marché pour se renforcer afin de jouer les premiers rôles la saison prochaine, ce qui est évidemment intéressant pour tous les joueurs.
Du côté de Detroit en revanche, les observateurs ont un peu de mal à savoir quelle est la vraie direction prise par le front office ces dernières années…
Chez les outsiders, Orlando et les Pacers d'Indiana, deux franchises qui s’appuient sur des jeunes joueurs très talentueux (Banchero, Haliburton), pourraient offrir de très bons environnements d’un point de vue sportif.
Le "fit" sportif avec Lamelo Ball serait également intéressant du côté des Charlotte Hornets, mais en coulisses, la franchise est loin d’être perçue comme l’endroit idéal pour débarquer en NBA. Et Michael Jordan souhaiterait vendre la franchise.
Portland, où Wembanyama rejoindrait la superstar Damian Lillard, qui rêve toujours d’aller décrocher son premier titre NBA à 32 ans fait également fantasmer plusieurs observateurs. Et aussi Nike, implanté dans l’Oregon.
Enfin, si le Thunder d'Oklahoma City, qui a déjà des bases très solides d’un point de vue sportif, réalise l’un des plus grands steals de l’histoire de la Loterie avec ses 1,7% l’association avec Shai Gilgeous-Alexander, Josh Giddey ou Chet Holmgren (numéro 2 de la Draft en 2022) serait totalement folle sur le papier.

Quelle serait la pire destination pour Victor Wembanyama ?

S’il est difficile d’identifier à 100% la destination idéale pour Victor Wembanyama déterminer le pire endroit pour le voir faire ses débuts en NBA est un peu plus aisé. Avec une compilation de mauvais contrats, un entraîneur très critiqué et une franchise qui n’a pas fait rêver depuis longtemps, Washington coche une bonne partie de toutes les cases pour déterminer le plus mauvais point de chute potentiel pour Wembanyama.
Mais si c’est finalement vers la capitale américaine que se dirige Wembanyama il faudra voir le verre à moitié plein et se dire qu’il aura une formidable obtenir de bâtir quelque chose de grand, dans une franchise qui n’a pas connu de grands moments depuis très longtemps… Et se rappeler qu’un premier contrat NBA ne dure « que » 4 ans.

Victor Wembanyama peut-il refuser de rejoindre l'équipe qui aurait le choix 1 après la Loterie ?

À la fin des années 80, Danny Ferry avait refusé de rejoindre les Clippers, qui étaient l'une des pires équipes de la Ligue et qui l’avaient choisi en 2e position en 1989. Le joueur avait attendu un an, était parti jouer en Italie une saison avant de revenir aux USA.
Dans la NBA moderne, la question s’était également posée en 2019 au moment de la Draft de Zion Williamson chez les Pelicans de La Nouvelle-Orléans. À l’époque, plusieurs observateurs avaient expliqué que la superstar de Duke n’était pas forcément heureuse de son sort. Les journalistes américains avaient alors rappelé qu’un joueur pouvait se retirer de la Draft jusqu’à 10 jours avant celle-ci.  Mais dans ce cas, le joueur ne peut pas rejoindre la NBA pendant un an et doit donc attendre un an de plus avant de se représenter.
Les médias américains avaient également expliqué qu’un joueur pouvait faire pression sur les dirigeants de sa future franchise en leur expliquant en privé qu’il n’accepterait pas de jouer pour eux. Une façon de leur forcer la main pour un trade.
Deux scénarios extrêmes qui ne sont pas produits pour Williamson et qui ne se produiront certainement pas pour Victor Wembanyama. Agir de cette façon mettrait en effet grandement en danger la réputation du joueur des Mets92 et peut-être même la suite de sa carrière. Pas sûr en effet que les États-Unis soient encore sous son charme après un tel évènement. Par ailleurs, Victor Wembanyama, interrogé par nos confrères de First Team, sur le meilleur environnement pour débarquer dans la ligue américaine avait lâché : « C’est en NBA. » Une façon de clore le débat. Wembanyama acceptera le résultat de la Loterie et n’envisage pas un seul instant un tel rebondissement.

Quel sera son futur salaire ?

Les salaires et contrats de la NBA sont connus de tous et respectent un cadre très strict. En tant que numéro un de la Draft, Wembanyama va signer un contrat de deux ans garantis + deux années en option.
La première année, Wembanyama touchera près de 12 millions de dollars. 12,2 millions de dollars la deuxième année. Lors de sa troisième année, son salaire sera de 13,3 millions de dollars et enfin, la quatrième année de son premier contrat prévoit un salaire de 14,4 millions de dollars.
Un salaire de joueur auquel viendront s’ajouter les revenus tirés de ses sponsors. Et du côté de chez Nike, on rêve déjà d’un partenariat très longue durée avec le Français. Qui pourrait faire entrer Wembanyama pour de bon dans une autre dimension.

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