Cyclisme : Ce que cache le nouveau cap sur l'avenir d'Alaphilippe…
Alexandre Higounet

Alors qu’il était en début de saison sous le feu de la critique du patron de l’équipe de la Soudal-Quickstep Patrick Lefévère, Julian Alaphilippe peut bénéficier aujourd’hui d’un discours beaucoup plus encourageant et positif de son équipe. Pourquoi un tel changement de cap ? Analyse.

Dans le courant du mois d’août, Davide Bramati, le directeur sportif de la Soudal-Quickstep, a tenu des propos extrêmement optimistes et encourageants au sujet de Julian Alaphilippe, alors que le Français n’avait pas été en mesure de jouer la gagne sur une étape du Tour. Bramati a notamment déclaré dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Je pense que Julian a été très malchanceux. Après la mauvaise chute de l'an dernier, ce n'était pas facile de repartir. Aujourd'hui quand on perd des mois, on ne laisse pas derrière soi que quelques courses, mais toute une base de solidité, de constance… par rapport aux années précédentes. Mais c'est un garçon qui a beaucoup gagné et je m'attends à ce qu'il gagne encore beaucoup. On a vu comment Julian a affronté le Tour, il a essayé presque tous les jours. Après la victoire au Dauphiné peut-être lui aussi attendait-il un peu plus, mais le niveau est vraiment très relevé. Aujourd'hui, si vous perdez une semaine, c'est comme si vous perdiez un mois. Et le Tour s'est toujours couru de façon folle, à part une étape et les contre-la-montre. Après ce qu'il a vécu, je suis convaincu qu'Alaphilippe reviendra après cette saison. Il doit d'abord avoir une saison sans accrocs majeurs. Il lui faut encore l'hiver pour pouvoir travailler sur cette base et vous verrez l'année prochaine. Ce championnat du monde aurait pu être pour lui mais il est venu un peu épuisé. Les jours précédents, il n'était pas à 100% à cause d'un petit rhume. Mais maintenant, nous regardons vers l'avenir. Comme je l'ai déjà dit, il est important de boucler cette saison de manière cohérente ».

Cela traduit un changement de cap chez Lefévère

Alors que Patrick Lefévère avait longtemps critiqué le champion français, pointant son manque de résultat depuis deux ans en rapport de son salaire, le discours de Bramati détonne. Comment interpréter un tel changement de cap ? Si bien sûr Bramati peut s’exprimer librement et a tout à fait le droit d’avoir une lecture différente de celle du boss de la Soudal-Quickstep, il n’aurait jamais parlé aussi librement si un changement de cap n’était intervenu dans l’équipe au sujet du Français, pour éviter tout discours contradictoire.

Deux raisons principales

Au sein de la Soudal-Quickstep, on semble donc avoir décidé d’adopter un discours bien plus encourageant au sujet du Français. Pour quelles raisons ? A l’analyse, deux explications majeures se dessinent. D’une part, Patrick Lefévère a réalisé qu’il n’existait aucune chance qu’Alaphilippe parte sachant qu’il lui restait un an de contrat et qu’il n’avait aucune envie de départ anticipé. D’autre part, alors que l’équipe belge doit faire face à un manque de moyens, elle a dû orienter ses investissements pour bâtir une équipe de Grand Tour au service d’Evenepoel, qui sinon aurait écouté avec grande attention les sirènes du Team Ineos Grenadiers. Dans ces conditions, l’équipe n’a pas été en mesure de renforcer conséquemment son pôle flandrien. Il y a fort à parier que du côté de Soudal-Quickstep, on a tranché que le meilleur choix était alors de mettre Alaphilippe dans les meilleures conditions pour qu’il retrouve son top niveau et mène l’équipe dans la campagne des classiques l’an prochain.

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