Cyclisme : L’habitude des ténors d’aujourd’hui qui étonne Armstrong
Alexandre Higounet

A l’image des mots sympathiques de Tadej Pogacar à l’intention du vainqueur de Milan San Remo Jasper Philipsen, la relative bienveillance s’exprimant entre les champions d’aujourd’hui interpelle Lance Armstrong, qui n’a pas manqué d’évoquer son incompréhension devant le phénomène à l’occasion d’une récente interview.

A l’arrivée de Milan San Remo, Tadej Pogacar, qui a pris la troisième place après avoir attaqué à deux reprises dans le Poggio sans être parvenu à faire la différence,n’avait pas manqué de souligner qu’il était heureux de la victoire du Danois Jasper Philipsen, dans des propos rapportés par cyclismactu.net : « Jasper (Philipsen) et Michael (Matthews) sont de très bons amis. Je suis très content de perdre contre eux. Ce podium, c'était l'un des plus beaux moments de ma vie. Mais nous reviendrons l'année prochaine, pour essayer de gagner ».

« Quoi, vous restez vraiment à l’arrivée pour vous congratuler alors que vous venez de perdre ? »

Des propos qui cadrent bien avec l’habitude prise par les champions de se congratuler à l’arrivée malgré la rivalité en course. Une façon de faire dans laquelle Lance Armstrong, qui était interrogé sur la chaîne Youtube The Happy Endings, ne se reconnaît pas. Armstrong a notamment déclaré, dans des propos rapportés par globalcyclingnetwork.com : « C’était beaucoup moins amical dans notre génération. Cette génération aujourd’hui, ces gars se mettent des taquets pendant la course et le gars qui gagne attend après l’arrivée et ils se prennent dans les bras. Et là je me dis : ‘’Quoi ? Est-ce que vous restez vraiment à l’arrivée pour tous vous congratuler alors que vous venez juste de perdre ?’’ Attention, je ne dis pas que c’était mieux à notre époque ou que j’en étais fier. Je pense que c’est cool de voir cette amitié. Mais ce n’était pas comme ça pour nous. Cela ne m’a jamais effleuré l’esprit ».

« On utilisait des phrases pour faire monter des rivalités »

Lance Armstrong a poursuivi son raisonnement : « Nous ne nous haïssions pas. Même pour moi, on n’est jamais venu me dire quelque chose qui m’aurait amené à penser : ‘’OK, je hais ce c.. », mais je faisais en sorte, soit en lisant un article, soit une déclaration, de me dire : ‘’OK, vas te faire f…’’ On avait plus une mentalité potache, on utilisait ces gars ou leurs déclarations pour faire monter la rivalité ».

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