Cyclisme : La marche sera trop haute pour Evenepoel…
Alexandre Higounet

Dans les médias belges, Remco Evenepoel a tiré un bilan de sa saison, reconnaissant son échec dans les grands tours tout en les expliquant avec des arguments solides. Pour autant, lorsque l’on analyse la situation, il apparaît qu’en l’état, le champion belge se cassera les dents dans son projet de conquête du Tour de France en 2024. Analyse.

A l’occasion d’un long entretien accordé au media belge Het Laast Nieuws, Remco Evenepoel est revenu sur sa saison : « Je ne peux me donner un 10 sur 10 pour ma saison, ni même un 8.5 ou un 9. Je n’ai remporté que des grandes courses, mais cela aurait pu être encore mieux sans le Covid qui m’a forcé à abandonner au Tour d’Italie et avec une préparation légèrement meilleure pour le Tour d’Espagne. En regardant de cette perspective, je ne peux considérer que ma saison a été une réussite totale ». Dans la foulée, le champion belge a également reconnu qu’il avait été perturbé par les commentaires et les réactions autour de son possible transfert en direction de l’équipe Ineos Grenadiers : « C’était devenu vraiment extrême à un moment. Je voulais juste qu’on me laisse tranquille. Je me sentais bien durant l’approche des Mondiaux, mais je pense que tout cela m’a mangé de l’énergie ».

Ses arguments sont solides, mais…

Il est clair que Remco Evenepoel dispose de solides arguments pour justifier ses échecs dans les grands Tours cette saison, lui qui aspire à remporter le Tour de France l’an prochain. Il est vrai qu’il dominait le Giro avant son abandon du fait du covid. Quant à la Vuelta, il est tout aussi vrai qu’il n’a pu la préparer de façon optimale, lui qui a dû revoir son programme en urgence après le Tour d’Italie. De même, l’argument de la fatigue lié au stress autour de son avenir apparaît solide.

Assommé en un coup par les Jumbo à la Vuelta…

Pour autant, la réalité reste têtue. En Italie, le Belge a abandonné trop tôt pour que l’on puisse en tirer des conclusions. Et en Espagne, Remco Evenepoel a connu une nouvelle fois un trou d’air en très haute montagne, sur les routes pyrénéennes. Quels que soient les arguments solides qu’il avance, le fait est que le champion belge n’apporte pas toutes les garanties en très haute montagne, où il rencontre régulièrement des passages à vide. Si parfois il a pu en revenir, cela sera impossible sur le Tour de France, où il aura en face de lui Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Il suffit de voir comment les Jumbo l’ont assommé lors de l’étape pyrénéenne de la Vuelta, alors que Vingegaard n’était même pas au top, pour comprendre qu’en l’état Evenepoel est trop juste en haute montagne pour espérer gagner le Tour de France.