Coupe du monde Brésil 2014 : Bachelot livre sa version du psychodrame de Knysna !
La rédaction

Sollicitée par L’Equipe, l’ex-ministre des Sports Roselyne Bachelot a accepté de revenir en détails sur la semaine qu’elle a passée en Afrique du Sud, du 16 au 22 juin, lors de la dernière Coupe du monde.

S’ils sont nombreux à fonder des espoirs sur la réussite de l’équipe de France à la Coupe du monde 2014 qui vient d’ouvrir ses portes, personne n’a oublié qu’il y a quatre ans, elle était la risée de tous suite au psychodrame de Knysna. Sollicitée par L’Equipe, l’ex-ministre des Sports Roselyne Bachelot a accepté de raconter la semaine qu’elle a passée en Afrique du Sud, à commencer par son arrivée, le mercredi 16 juin. « Une atmosphère de plomb régnait. Dans la salle à manger, l'équipe était séparée en quatre tables, selon les affinités : une était réservée aux coaches, les trois autres aux joueurs. Et ces quatre groupes ne se parlaient pas. Dans une autre salle, éloignée, il y avait les responsables de la Fédération », a-t-elle expliqué avant d’évoquer sa rencontre avec les Bleus le lundi 21 juin.

« CERTAINS AVAIENT LES LARMES AUX YEUX »

« À mon arrivée, j'ai réuni tout le monde dans une salle, et là, j'ai demandé aux responsables de la Fédération et au staff de sortir. Je voulais être seule avec les joueurs. Pour préparer cette intervention, j'avais appelé Raphaël Ibanez, qui était un de mes conseillers. Il m'a raconté qu'avant Nouvelle-Zélande - France (18-20, en quarts de finale de la Coupe du monde de rugby 2007) il avait demandé à ses coéquipiers : "Quelle image voulez-vous que l'on garde de vous ?" Je m'en suis inspirée. J'ai dit aux joueurs : "Quelle image voulez-vous que vos mères et vos enfants gardent de vous'" Ils étaient sous le choc, ils n'ont rien dit. Certains avaient les larmes aux yeux. Parce que je ne leur ai pas parlé comme une ministre, mais comme une mère. J'en avais l'âge. »

« LA RESPONSABILITÉ DE L’ENCADREMENT DE L’EDF EST MAJEURE »

L’ex-ministre des Sports est également revenu sur son intervention à l’Assemblée Nationale, le mercredi 23. « Je n'ai pas parlé à la légère et les termes de cette intervention étaient validés par Matignon. Je récuse toute connotation raciste ou ethnique au terme "caïd", largement utilisé dans la langue française, les films d'Audiard en témoignent. Quant au terme "immature"... Que les joueurs aient fait preuve d'immaturité à Knysna, c'est d'une telle évidence ! (…) Si des chefs de clans ont surgi, c'est parce que l'encadrement était défaillant. Si vous mettez vingt-cinq individus ensemble dans un milieu clos avec un chef lointain, inévitablement certains voudront prendre le pouvoir et les conflits seront violents. C'est pour cela que la responsabilité de l'encadrement de l'équipe de France est majeure dans cette affaire... »

Articles liés