EDF : Diaby peut-il être le sauveur ?
La rédaction

Après des saisons marquées par le sceau de l’infirmerie, Abou Diaby effectue son retour en Equipe de France ce soir face à la Finlande. Dans un milieu en manque de patron, le joueur d’Arsenal a tout pour s’imposer et devenir l’un des rouages essentiels de l’équipe de Didier Deschamps. Si pour une fois, les blessures l’épargnent.

Des années de galère
A 26 ans, Abou Diaby est passé par tous les statuts. De grand espoir du football français lors de sa formation à Clairefontaine (INF) à éternel blessé, le protégé d’Arsène Wenger n’a jamais pu exprimer à plein temps les attentes placées en lui. L’an dernier, les problèmes physiques l’ont encore écarté des pelouses et l’ont privé d’Euro. Une situation difficile sur laquelle il revient dans une interview au Parisien : « Tout ce que je voulais, c’était jouer. Je suis né avec une force de caractère. Je ne baisse jamais les bras. D’autres auraient peut-être jeté l’éponge. Pour moi, il en était hors de question. C’était mon destin, c’était écrit. Il fallait que je me batte pour en finir avec les blessures et enfin pouvoir m’exprimer sur un terrain. ».Heureux de pouvoir à nouveau tâter le cuir, Diaby n’en oublie pas pour autant les soutiens dont il a eu besoin pour s’en sortir : « Les gens qui t’aiment sont encore plus touchés que toi. C’est pire pour eux. Dimanche, mon grand frère m’a dit qu’il avait eu les larmes aux yeux en me regardant jouer et gagner contre Liverpool. Wenger aussi, je lui dois énormément pour toute la confiance qu’il m’a accordée. C’est un homme de foi. Je me dis que si j’étais dans un autre club, on m’aurait éjecté depuis longtemps. Je veux le repayer sur le terrain. Et puis quand tu vois Eric Abidal qui a subi une greffe du foie, tu relativises ». A l’âge ou la majorité des joueurs arrivent à maturité, Abou Diaby a comme la sensation de commencer sa carrière. En conséquence, il s’est préparé comme jamais et essaie d’éloigner le spectre de la blessure : « Je suis plus mûr, mature et professionnel aussi. Je suis très pointu sur tous les détails. J’ai aussi fait une vraie préparation pour la première fois depuis longtemps. Avant le match contre Fulham, sur le banc, je tremblais tellement que je sentais cette peur de me reblesser. Mais j’ai une revanche à prendre sur le temps que j’ai perdu et je veux me prouver à moi-même que je peux aller plus haut ».

Le nouveau patron de l’Equipe de France ?
Le renouveau de Diaby intervient depuis le début de la saison avec Arsenal. Reste maintenant à s’imposer chez les Bleus où le contexte est toujours difficile. Une tâche qui semble à la portée de Diaby, loué sur tous les terrains d’Angleterre : « Il n’y a pas d’autres joueurs comme lui en Europe » dixit Arsène Wenger « Il a tout, le physique, une technique hors du commun pour sa taille (1,90m), la vision du jeu, l’intelligence et une grosse qualité de passe. Il peut jouer à tous les postes du milieu de terrain avec un impact et une influence rare ». Si la parole de son entraîneur peut paraître partisane, Diaby a été salué par Rooney sur Twitter (« Quel joueur ce Diaby ») quand Robert Pirès le qualifie « d’extraterrestre ». Des gages de qualité.
Alors ce soir face à la Finlande, Abou Diaby pourra exprimer ce talent bien trop longtemps gâché. Didier Deschamps alignera sans doute le maudit dans un milieu à trois aux côtés de Mavuba et Cabaye, lui laissant la direction du jeu. Un rôle que Diaby apprécie et qui, s’il est incarné avec brio, permettra sans doute à l’Equipe de France de retrouver un peu de son allant.