La France part de loin de trop loin
La rédaction

Avec leur nouveau maillot, blanc, les Bleus ont été dominés par une belle équipe d'Espagne (2-0). Après tant de vécu ensemble et un sélectionneur en poste depuis 2004, pourquoi cette équipe donne-t-elle l'impression d'être constamment en chantier ?

Depuis quand l’Espagne n’avait-elle pas gagné en France ?
Depuis 24 ans. C’était le 17 octobre 1986, à Lyon sur des buts de Pirri, Ufrate et Aragones (1-3). L’Espagne et la France se sont désormais rencontrées à 30 reprises avec ce bilan : 11 victoires pour les Bleus, 13 pour la Furia Roja et 6 nuls.

Comment les équipes étaient-elles organisées ?
Schéma de jeu similaire, en 4-2-3-1. Mickaël Ciani était titulaire en défense centrale aux côtés de Nicolas Escudé alors que Franck Ribéry était aligné sur l’aile droite, poste qu’il n’occupe pas au Bayern Munich. Pour l’Espagne, on notera la présence d’Alvaro Arbeloa en arrière gauche et celle de Cesc Fabregas, annoncé remplaçant, en milieu de terrain.

Quel a été l’accueil réservé à Henry ?
Le Stade de France était plein comme un œuf mais ce sont bien les supporters espagnols et leurs fameux «olé» qui ont résonné. A l’annonce des équipes, Thiery Henry n’a pas eu de traitement spécial, au contraire de Raymond Domenech. Mais plus les minutes passaient, plus le joueur du Barça a été sifflé, à raison, notamment après une perte du ballon lourde de sens après le quart d’heure de jeu amenant le premier but de Villa (20e). La pause, arrivée juste après le but de Ramos, a été un vrai tonnerre de huées.

Depuis quand Ribéry n’avait pas joué à droite ?
La dernière tentative remonte à février 2009 lorsque l’Argentine était venue s’imposer à Marseille (0-2). Cette fois-ci, hormis un déboulé précoce devant Arbeloa, le Munichois s’est borné à passer dans l’axe et a été mis sous l’éteignoir par… Sagna, plus à l’aise pour porter le danger dans le dos d’Iniesta. Pire, l’entente avec Anelka a pris du plomb dans l’aile après des mois d’absence. Sale soirée pour «Francky», il a demandé à sortir à un quart d’heure de la fin, sans doute blessé.

Ciani a-t-il réussi ses débuts en Bleu ?
Sa première passe en retrait vers Hugo Lloris, très timide, laissait augurer une énorme pression du Bordelais. Ses relances ont été précises (notamment côté droit) et sa première véritable intervention, dans la surface devant Iniesta a été très propre. Son impact physique a payé devant les petits gabarits adverses. Point noir : il n’est pas exempt de tout reproche sur l’alignement de la défense sur le but de Villa. La seconde période fut plus compliquée avec deux grands ponts infligés par Torres. Ecœurant.

Qui a tiré les coups de pied arrêtés ?
Face à l’Irlande, Thierry Henry s’était chargé de les tirer et la décision avait surpris. Retour à la normale puisque Yoann Gourcuff a repris son rôle en mains. Avec peu de réussite. «De mauvais placements et des pertes de balle au milieu du terrain nous ont couté deux buts. Ensuite, nous avons mal négocié nos offensives», avouera Raymond Domenech. 

Quel joueur français a été à la hauteur ?
Comme souvent, Nicolas Anelka a été le plus remuant. Dribbles, appels, décalages… Mais il était trop seul et, surtout, il n’a jamais vraiment reçu un ballon face aux buts ! Toujours au niveau de l’attaque, on notera l’entrée de Djibril Cissé à un quart d’heure de la fin en remplacement du joueur de Chelsea. Assez de temps pour réaliser un supebe centre repris de la tête par Malouda, sur le poteau. 

Quel est le chiffre du match ?
10. En partant de l’hypothèse la plus fantaisiste qui soit, l’équipe de France est à dix matches d’une hypothétique finale de la Coupe du Monde ! Aujourd’hui, cela semble tellement loin.

L’Espagne avait-elle peur de la France ?
Les joueurs, non. Les supporters, non plus. A la question d’un sondage de Marca intitulé «L’Espagne est-elle supérieure à la France '», 87% des 26 000 votants avaient répondu oui avant le début de la rencontre. Personne ne peut maintenant leur donner tort.

Quel est le prochain rendez-vous des Bleus ?
A Lens contre le Costa Rica le 26 mai prochain. Fait symbolique, il aura lieu 17 ans après la finale gagnée par l’OM contre le Milan AC.