Troca Zeros
La rédaction

Savez-vous ce qu'il y a de pire qu'un supporter qui joue du vuvuzela ? Non ? Un supporter qui joue MAL du vuvuzela. Voilà le principal enseignement de la soirée en plein air passée jeudi au Trocadero.

Parmi les quelques milliers de spectateurs présents en face de l’écran géant (50m2 quand même) et sous un ciel aussi menaçant que les attaquants mexicains, seuls quelques rares audacieux ont osé sortir leur trompette (deux en tout et pour tout) et les sifflets des voisins ont très vite couvert leurs soufflements approximatifs. Si les gens se sont déplacés en nombre, c’est en grande partie pour revivre l’ambiance d’un stade, avec les frémissements qui l’accompagnent, pas pour avoir les oreilles qui saignent…

Un tel rassemblement donne souvent lieu a des rencontres étonnantes, comme ce groupe d’une dizaine de jeunes filles venues fêter l’anniversaire de l’une d’entre elles. Ambiance bon enfant, mais le match n’est clairement qu’un prétexte pour se retrouver. Au moment où Sagna délaisse son côté droit, Jeanne s’esclaffe : « mais il est où, là, le défenseur '! ». Quand la caméra zoome sur le latéral d’Arsenal, les moqueries pleuvent : « haha, mais il a une pieuvre sur la tête lui ! ».Quant à l’absence du playboy Gourcuff, elle semble avoir été compensée par la bonne bouille de Giovanni, le Mexicain. C’est aussi ça le fair-play.

Mais l’essentiel reste quand même le terrain, et là aussi, les nombreux supporters n’ont pas leur langue dans la poche. Au jeu des pronostics, le 0-0 remporte les suffrages « Ca pue le 0-0. De toute façon, on n’est pas foutu de marquer un but » nous confie François au moment même ou les Mexicains sont à deux doigts d’ouvrir le score. Ce qui lui fera dire dans la foulée avec un brin de cynisme « qu’on est tout à fait capable, en revanche, d’en prendre un »… Optimisme toujours, trois jeunes supporters algériens, reconnaissables non pas à leur drapeau mais à leur jolie teinture blonde, se montrent un peu plus virulents : "Si on perd, je te le dis, je fais tomber la Tour Eiffel, je suis un fou ! ». Plus tard, Govou s’emmêle les pinceaux et la rime, pauvre certes, mais amusante, fuse : « Go-vou chou-chou… Il a pas intérêt à venir au PSG celui là ! ». Juste à côté, deux Mexicains semblent un peu perdus emmitouflés dans leur drapeau : « Nous sommes étudiants et nous n’y connaissons pas grand chose au football. On est juste venu pour l’ambiance ». C’était avant le but d’Hernandez et le penalty de Blanco qui montre bien que leurs compatriotes footballeurs, n’ont pas fait, eux, le voyage pour rien en Afrique du Sud…