Euro 2012 : La dernière chance d’Obraniak
La rédaction

Scruté depuis le début de l’Euro, Ludovic Obraniak répond présent sur le terrain. Pourtant, cela ne suffit toujours pas à convaincre les supporters polonais, sceptiques sur sa naturalisation. Le match de ce soir contre la République Tchèque, décisive pour les quarts, est un bon moyen de se faire accepter.

La Pologne n’a plus le droit à l’erreur. Pour rester en lice dans « son » Euro, la sélection doit s’imposer contre la République Tchèque ce soir. Même si la tâche s’annonce compliquée (les Tchèques n’ayant besoin que d’un nul), les Polonais, avec leur deux matchs nuls, ont le mérite d’avoir leur destin entre leur pied. Et un homme pourrait permettre de débloquer la situation : Ludovic Obraniak. Le joueur, qui ne laisse personne indifférent en Pologne, a pourtant bien du mal à se faire accepter par ses nouveaux supporters.

Une intégration difficile
Le Bordelais a fait un début d’Euro solide, grâce notamment à son jeu au pied millimétré, qui permet de parfaitement distribuer le jeu. De même, lors de sa première sélection, il avait inscrit un doublé. Pourtant, cela n’a pas suffi à convaincre les sceptiques, qui estiment que l’ancien Lillois « vole la place d’un Polonais ». Depuis qu’il est sélectionné chez les Aigles (2009), Obraniak a été critiqué par plusieurs personnalités polonaises, à commencer par le gardien des années 70, Jan Tomaszewski, aujourd’hui membre du Parlement. L’ancien international est tout simplement opposé à la présence de joueurs « français » et « allemands » (Sebastian Boenisch notamment) ne s’est pas privé pour les insulter.

Du côté des supporters aussi, cette naturalisation éclair est dure à accepter. La moitié d’entre eux est contre : « Obraniak est un bon, mais il a choisi la Pologne parce qu’il n’était pas sélectionné en France », explique un supporter polonais. Le reste de la population, plus pragmatique, préfère se concentrer sur le jeu. Car là est bel et bien le terrain de prédilection du milieu, là où il n’a pas besoin de parler polonais pour se faire comprendre de ses équipiers. En tout cas, une chose est sure, si ce soir, Ludovic Obraniak marque le but offrant la victoire et la qualification pour les quarts de finale à son pays, nul doute que son intégration difficile (notamment à cause de la langue, qu’il apprend) sera oubliée.

Rémi dos Santos