PSG : Un changement historique dans les tuyaux, le Qatar est menacé
Bernard Colas -
Journaliste
Passionné de sport, de cinéma et de télévision (à l’écran comme derrière) depuis son enfance, Bernard est journaliste pour le 10 Sport depuis 2018. Plus habile clavier en main que ballon au pied, il décide de couvrir principalement un sport adulé, critiqué et détesté à la fois (le football) et un sport qui n’en est pas un (le catch).

Alors que l’hypothèse d’un déménagement du PSG au Stade de France a pris de l’ampleur après le dépôt d’un dossier pour le rachat de l’enceinte située à Saint-Denis, le projet est loin de faire l’unanimité dans la capitale. Plusieurs anciens joueurs sont montés au créneau pour afficher leur mécontentement.

Le PSG va-t-il quitter son enceinte historique ? Alors que le Qatar souhaite mettre la main sur le Parc des Princes avant de procéder à des travaux, la maire de Paris campe sur ses positions. Ce jeudi, date à laquelle le club de la capitale devait déposer son dossier pour le rachat du Stade de France, Anne Hidalgo en a d’ailleurs rajouté une couche, qualifiant de « ridicule » l’offre formulée par le PSG pour le Parc. « Pour vendre, il fallait le respect des règles, car le stade appartient aux Parisiens, il ne m'appartient pas. (…) Il n'y a plus de chemin possible. Arrêtons de discuter pour ne pas arriver à un accord », a-t-elle notamment indiqué au micro de RFI.

« S’il y a une manifestation contre ce déménagement, je viendrai »

Alors que plusieurs options sont sur la table du côté du PSG, un déménagement au Stade de France reste une hypothèse à prendre en compte, alors que le club est candidat à son rachat. Un changement qui serait alors historique, et qui n’enchante pas de nombreux supporters et anciens joueurs du club. Alain Roche fait partie des détracteurs et prévient le Qatar. « S’il y a une manifestation contre ce déménagement, je viendrai, lâche Alain Roche, interrogé par Le Parisien. C’est complètement épidermique chez moi. Le PSG, c’est le Parc. Point barre. J’espère vraiment que cette erreur ne sera pas commise. » Le vainqueur de la Coupe des Coupes avec le PSG en 1996 se montre surtout frileux à l’idée de voir son ancien club évoluer au Stade de France : « Ce stade est tellement impersonnel. Vous verrez que même si le PSG en était propriétaire, il y aurait des interventions politiques pour y maintenir d’autres événements. Et on garderait cette piste d’athlétisme qui étouffe l’ambiance et éloigne les spectateurs de la pelouse. À tout prendre, je préférerais qu’on construise une nouvelle enceinte que d’aller là-bas. »

« C’est simple, cela me ferait vomir »

Jérôme Alonzo, quant à lui, se montre plus radical : « C’est simple, cela me ferait vomir de voir Paris jouer au Stade de France, peste l'ex-portier du PSG dans Le Parisien. Le Parc, c’est ma vie. J’ai une histoire d’enfance et d’homme avant même de jouer ici. Mon père, Pierre, y a travaillé et a créé le centre de formation. Cette histoire remue des choses extrêmement personnelles en moi. Quand j’ai signé ici en 2001, ce n’était pas pour l’argent. Surtout d’ailleurs quand je me souviens du chiffre (sourire). C’était pour évoluer sur cette pelouse. Si Paris devait quitter le Parc, une partie de moi s’écroulerait. Vous appellerez cela toujours le PSG. Mais ce ne serait plus mon PSG… »

« Quand je vais au Parc, je revois ceux qui ont tant aimé ce stade et qui sont morts »

Figure historique du PSG, Luis Fernandez partage lui aussi sa réticence à l’idée de voir le PSG bouger, tout en finissant par nuancer son propos. « Je crois que je vivrais très mal cet éventuel déménagement. Parce que quand je vais au Parc, je revois ceux qui ont tant aimé ce stade et qui sont morts. Je pense par exemple à Francis Borelli, Jean-Pierre Dogliani, Michel N’Gom ou Jean-Luc Sassus. Et cette pensée me fait vivre comme un déchirement un éventuel départ au Stade de France. Le Parc, c’est un lieu de mémoire, confie l’ancien joueur et entraîneur du PSG. Il ne faut pas vivre dans le passé. Si la condition pour que le club gagne enfin la Ligue des champions, c’est d’aller au Stade de France, alors je dis oui. » Pas sûr toutefois que tous les détracteurs au projet se montrent aussi conciliants.

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