Tour de France : Rolland et Pinot favoris en 2013 ?
La rédaction

Le Tour édition 2012 a pris fin cet après-midi, sur les Champs-Elysées. Et les Français ont retrouvé le sourire, avec deux coureurs dans les dix premiers, Pierre Rolland et Thibaut Pinot. La relève est là.

Des Français en haut de l’affiche. On n’avait pas vu ça depuis des années. La dernière fois, c’était à l’époque de la sulfureuse Festina, quand Luc Leblanc et Richard Virenque accrochaient la roue des meilleurs en montagne. Depuis, c’était le désert, ou presque. De temps en temps, un petit Français se glissait dans le top 10, profitant souvent d’une échappée au long cours. Mais cette année, c’est à la pédale que Thibaut Pinot, 22 ans et benjamin du Tour, ainsi que Pierre Rolland, 25 ans et leader d’Europcar, se sont fait une place parmi les meilleurs. Une image dépasse toutes les autres. Celle de la 17e étape, quand, lors de la montée finale, nos deux petits Français sont les deux derniers coureurs à tenir le rythme imposé par Froome, devant Wiggins. Alors que Nibali et compagnie ont déjà lâché prise.

A la fin de cette étape, le directeur sportif de Rolland, Bernaudeau, se confie : « Je sais désormais qu’il peut gagner le Tour ». Madiot reste silencieux, mais n’en pense sans doute pas moins sur son poulain. Thierry Bourguignon, ancien coureur devenu consultant, nous donne son avis sur la question : « On a eu la confirmation de Rolland par rapport à ce qu’il avait montré l’année dernière. Pinot, c’est une découverte, il faut le laisser murir. Il est arrivé sur le Tour de France par l’entrée des artistes avec une dixième place au général et une victoire d’étape. C’est un très très bon bilan. Il doit continuer à travailler, mais avec Madiot, pas de souci, il est à la bonne école. Il ne faut pas s’emballer non plus. La montagne n’a pas été énorme cette année, même si on a vu les Français à leur avantage dans ces portions. Pinot a par exemple connu une mauvaise journée, et je crois que c’est un mal pour un bien. Ça lui a remis la tête sur les épaules, il a compris qu’il devait encore travailler ».

« Désormais, il va falloir assumer »
Le travail. Il n’y a que ça pour permettre à l’un de ces Tricolores de poser, un jour, avec le maillot jaune sur la plus belle avenue du monde. Le parcours de cette année draguait les rouleurs-grimpeurs. Rolland, huitième au classement final, a perdu beaucoup trop de temps dans ces étapes individuelles. Pinot a un peu moins de lacunes que le coureur d’Europcar dans cet exercice, mais reste très loin des meilleurs. Pour Bourguignon, le prochain parcours, qui devrait être plus accidenté, devrait correspondre aux qualités de Rolland et Pinot : « Il n’y a pas de prologue qui cadenasse la course. Avec les premières étapes en Corse, le Tour 2013 va être bien plus ouvert, on va assister à une course de mouvement et ça peut être une bonne chose pour nos Français. Le train infernal de Sky empêchait toute tentative. Moi je dis : 2012 est mort. Vive 2013 ».

« La Sky, le PSG du cyclisme »
Oui, cet été, les Sky ont tout cadenassé. Et si Rolland et Pinot devaient aller voir ailleurs, comme à l’étranger, pour être parfaitement entouré ? Thierry Bourguignon argumente : « C’est une question de moyens. Si un jour, une équipe française sent qu’elle pourra gagner le tour, elle mettra les moyens qu’il faut. Mais bon, avec les Sky, le PSG du cyclisme, on a bien vu que d’enfiler les talents n’étaient pas forcément une bonne chose. Il faut un très bon management pour gérer des grands coureurs ». La vraie différence réside aujourd’hui dans la tête de ces coureurs, qui n’ont plus peur des grands leaders étrangers. Rolland, après le contre la montre d’hier : « Depuis le tour de l’an dernier, je suis libéré. Cette année, j’ai pris de la confiance. Je pense sortir grandi de cette édition et avoir prouvé qu’on pouvait compter sur moi pour les années à venir ». Pinot, plus jeune coureur présent sur le Tour, tient le même discours : « Désormais, il va falloir assumer. J’espère pouvoir revenir l’an prochain pour faire aussi bien, voire mieux ». Rendez-vous en Corse, l’été prochain !