JO RIO 2016 : Martinot-Lagarde : «Je peux battre tout le monde»
La rédaction

Juste après avoir réalisé les minima pour Rio, Pascal Martinot-Lagarde nous a accordé une interview. L’athlète du Team Caisse d’Epargne, recordman de France du 110 m haies, débordait d’ambition. C’était avant son faux-pas aux championnats de France qui fragilise sa présence à Rio. Sauf si la DTN à l’intelligence de changer son règlement pour l’aligner au Brésil… 

Vous avez réalisé les minima olympiques à Rome, était-ce un soulagement ou vous vous attendiez à les faire tôt ou tard ?
Je m’attendais à les faire et je m’attendais même à les faire dès ma première sortie à Eugene. Il le fallait d’ailleurs mais je me suis fait mal au dos et ça a donné des mauvais résultats. Déjà à Rome, je m’attendais à faire mieux. Pour la simple et bonne raison que lorsque j’ai abordé Eugene, les semaines qui précédaient, je faisais de très très belles séances et je n’ai pas confirmé à cause de mes maux de dos. Ma série de trois compétitions (Eugene, Rome et Montreuil) aurait été mieux, je pense, si je ne m’étais pas bloqué le dos.

N’est-ce pas trop frustrant ?
Un petit peu frustrant oui, parce que j’ai hâte de retrouvé de très très haute cadence. Normalement ça devrait se débloquer d’ici les championnats de France (24-26 juin à Angers) ou d’Europe (6-10 juillet à Amsterdam). Mais une chose est sûre, ma préparation est axée sur les Jeux Olympiques donc je serai prêt le jour J.

« Je suis repassé dans le lourd (…) pour être le plus performant possible aux Jeux Olympiques »

Avec le recul, qu’avez vous pensé de votre course au meeting romain ?
Précipitée. On va dire que j’avais hâte de recourir donc je me suis jeté dans la course. Je me suis retrouvé parce que ça faisait longtemps que je n’avais pas couru aussi vite. Toute la première partie de course, je n’ai fais qu’accélérer. Maintenant, je sais que je suis capable d’aller très vite. Pour la suite, il va falloir aller très vite mais dans la maîtrise.

Aujourd’hui, comment va votre dos ?
Mieux, beaucoup mieux. C’est vrai que c’est un problème récurrent. Il a tendance à être capricieux de temps en temps. Mais plus je me fais mal et mieux je l’appréhende. Je connais de mieux en mieux les protocoles de physio et d’ostéo pour ne plus me bloquer.

Quel est le véritable problème avec votre dos ?
J’ai une hernie discale depuis un certain temps. Parfois, quand je fais de la musculation, il arrive, sur certaines charges ou mouvement, que je me bloque tout simplement : un pincement vertébrale, les lombaires bloqués ... En gros pendant environ cinq jours, je suis complètement raide, j’ai mal au dos, je ne peux même pas me baisser et je ne peux pas courir.

Où en êtes-vous dans votre préparation pour les Jeux ?
Depuis que j’ai fait les minima (2 juin à Rome), j’ai changé de programme. Je suis repassé dans le lourd, on va dire, pour être le plus performant possible aux Jeux Olympiques. Le reste, avant, je ne dis pas qu’on s’en fout mais, c’est moins important.

Vos douleurs sont parties, vous devez vous sentir plus confiant ?
Oui, dans tous les cas, je n’ai pas perdu confiance en moi. En aucun cas.

« Quand j’y vais, j’y vais pour gagner »

Quels sont vos objectifs pour les Jeux ?
On vise toujours la première place et à défaut de ne pas être premier on va dire que l’objectif est une médaille. Pour la simple et bonne raison que je ne connais aucun athlète qui rêve d’être deuxième. On y va toujours pour gagner.

Et si vous ne remporter pas de médaille ?
Je ne serais pas content si je ne faisais pas de finale olympique. Quand j’y vais, j’y vais pour gagner mais je rentrerais à la maison au moins satisfait en cas de finale.

Battre votre record personnel (12“95, record de France) est-il un objectif ? 
Alors ça, on s’en fout. Honnêtement, je ne veux que la médaille. Je n’ai aucun objectif chronométrique.

Qui « redoutez-vous » le plus ?
Je ne dirais pas que je redoute … mais tout le monde est dangereux. Même les personnes qui ont le moins percées se surpasseront aux Jeux Olympiques. Rien n’est écrit à l’avance donc il faut se méfier de tout le monde. Je peux battre tout le monde et tout le monde peut me battre.

Si je vous donnais le choix entre remporter les Jeux Olympiques cette été ou les championnats du monde la saison prochaine, que choisiriez-vous ?
Les Jeux Olympiques sans hésiter. Tout est plus grand aux Jeux Olympiques : la rareté, l’ampleur de l’événement, l’apogée d’une carrière. C’est mon plus grand rêve de sportif.

Que pouvons-nous vous souhaitez en dehors d’une médaille olympique dès cet été ?
Quoi de plus qu’une médaille olympique : deux médailles olympiques (rire).

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