La victoire du pragmatisme
La rédaction

Un succès à l'anglaise pour décrocher un 9e Grand Chelem ! Le XV de France remporte un match où il n'aura pas marqué le moindre essai ni même produit beaucoup de jeu. Mais avec un jeu au pied efficace et de l'agressivité, les Bleus ont solidifié un peu plus encore les bases d'un groupe très prometteur.

La France tient son 9e Grand Chelem
Au terme d’un match fermé mais intense, le XV de France a décroché son 9e Grand Chelem dans la très longue histoire du Tournoi (12-10). Les Bleus se rapprochent au palmarès du Pays de Galles qui en possède 10. L’Angleterre détient toujours ce record avec 12 Grands Chelems.

Par la même occasion, la France a remporté son 25e Tournoi, restant encore assez loin de l’Angleterre et du Pays de Galles qui comptent 35 victoires chacun.

Le public au niveau de l’enjeu
80 066 personnes garnissaient les travées du Stade de France. Un record. Cette belle chambrée a offert un joli spectacle à l’entrée des joueurs avec un large tifo représentant le drapeau français. La Marseillaise a été chaudement reprise par le public. L’essai anglais et les pluies diluviennes ont ensuite quelque peu refroidi l’ambiance mais le Stade de France a joué son rôle de 16e homme et a même retrouvé du souffle dans la crispation des dernières minutes.

Une mêlée qui avance
C’est la grande satisfaction française durant l’ensemble du Tournoi. Le XV de France s’est trouvé un pack. Un paquet d’avants qui marche sur tous ses adversaires. La mêlée anglaise avait fait bonne figure avant ce Crunch mais privée de Steve Borthwick, forfait et remplacé par Louis Deacon, puis de Simon Shaw, sorti dès la 16e minute et remplacé par Tom Palmer, elle a cette fois subi une petite humiliation.

Après avoir tenu en début de rencontre, la mêlée anglaise a reculé sur sa propre introduction pour offrir une pénalité à la France (23e). Mis au supplice par Nicolas Mas, Dan Cole a plongé une première fois (31e) avant d’en faire de même avec toute la première ligne pour une nouvelle pénalité concédée (33e). Les changements effectués après la pause n’ont pas altéré la domination française dans ce domaine comme sur cette mêlée encore enfoncée par les Bleus (55e). Les Anglais ont tout de même retrouvé du coffre en tenant les dernières mêlées si importantes.

Flood a-t-il fait oublier Wilkinson ?
Toby Flood ne s’est pas longtemps attardé sur le débat autour de sa titularisation au détriment de Jonny Wilkinson. L’ouvreur de Leicester a initié l’essai de Foden en lançant un jeu au large (5e). Pour se chauffer, il a également fait valdinguer Jauzion en défense avant de faire admirer ses crochets (12e). La suite de sa partie aura été beaucoup plus neutre.

Un plan anti-Bastareaud
La titularisation du revenant Mike Tindall avait un objectif : apporter de la densité au milieu du terrain pour endiguer la puissance de Mathieu Bastareaud. Le Parisien s’est signalé par un tampon défensif dès la première minute mais il a ensuite été bien gêné par l’ancien champion du monde qui est souvent monté vite sur lui. Martin Johnson a au moins remporté ce duel tactique, Bastareaud cédant sa place à David Marty pour une nouvelle option au centre (50e).

Wilkinson a joué
Jonny Wilkinson a fait son entrée en jeu après l’heure de jeu (61e) à la place de… Riki Flutey ! Toby Flood a glissé au centre assurant la couverture de Wilko. L’Angleterre apprécie ce système «à deux ouvreurs» puisque c’est ainsi qu’elle est devenue championne du monde en 2003 avec Wilkinson en 10 et Mike Catt au centre.

Le Toulonnais n’a pas tardé pour signer son entrée avec une pénalité complètement excentrée des 35 m (66e) mais il a tapé une diagonale trop courte dans les derniers instants (75e)