Le XV de France en mode Premium pour affronter la Namibie
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Pour jouer contre la modeste Namibie, le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié, a choisi de remettre ses cadres sur le pré. Principalement pour redonner du rythme à son équipe type. Mais aussi pour remettre rapidement la marche en avant après la purge contre l’Uruguay.

Pauvres Namibiens ! Eux qui pensaient peut-être pour ce troisième match de poule faire face à une équipe de France bis, un peu déconcentrée, un peu moins investie, presque bonne à prendre, se retrouvent devant ce qui se fait de mieux au monde : le XV de France Premium ! Et ils sont morts de faim ! Pas de chance ! La faute à ce calendrier qui donne aux Bleus bien trop de repos entre ce match-là et celui de l’Italie. La faute à cette prestation mi-figue mi-raisin contre l’Uruguay qui laisse un goût amer et engendre au sein du groupe une belle remise en question. La faute aux retours des convalescents, Cyril Baille et Jonathan Danty, qui ont eux-aussi bien envie de croquer à pleine dent dans cette Coupe du monde. La faute, enfin, un peu, à Charles Darwin, naturaliste et paléontologue britannique du XIXe siècle, qui selon Fabien Galthié, a déjà tout expliqué (dans sa théorie) sur l’évolution et le sens de l’adaptation. « Il n’y a pas de changement de cap. On s’adapte. C’est un peu la théorie de Darwin. Ce ne sont pas les espèces les plus fortes qui survivent, ce sont celles qui s’adaptent », avance le sélectionneur.

Avec Baille et Danty

Ainsi, Fabien Galthié s’adapte. Et au lendemain du match contre l’Uruguay, le staff avait déjà imaginé que les vainqueurs des All Blacks avaient absolument besoin de revenir dans le combat. Histoire aussi de retrouver le rythme et travailler les automatismes avant les gros rendez-vous. Contre la Namibie, la compo de l'équipe de France est donc clinquante, presque plus que contre la Nouvelle-Zélande si l’on considère les retours de Cyril Baille, Jonathan Danty, et Anthony Jelonch dans le XV de départ. Pour le troisième-ligne toulousain il s’agira de monter en puissance après ses cinquante premières minutes de jeu contre l’Uruguay. Pour les deux autres, Baille et Danty, ce sera enfin le début du Mondial. « Ce sont des joueurs qui depuis quatre ans sont régulièrement titulaires avec nous, annonce Fabien Galthié. Ils ont été de quasiment toutes les batailles avec nous, notamment le Grand Chelem. Ce sont des joueurs très importants à leur poste, avec une expérience importante ».

Alldritt ménagé, Bielle-Biarrey titularisé

Seul petit hic pour le staff, l’absence de Grégory Alldritt. « Durant l’entraînement d’hier, il a ressenti une petite gène au genou, raconte le sélectionneur, sans montrer trop d’inquiétude. En accord avec lui on n’a donc pris la décision de ne pas le faire jouer ». Du coup, c’est Anthony Jelonch qui aura le numéro 8 et épaulera Charles Ollivon et François Cros en troisième-ligne. Enfin, Gabin Villière laisse le poste d’ailier a Louis Bielle-Biarrey. Le Toulonnais n’a visiblement pas encore totalement convaincu le staff depuis son retour de blessure. Il n’a pas encore retrouvé le punch qu’il avait en 2022. Au contraire, le jeune Bordelais est lui plein de fraîcheur, de vitesse et d’insouciance. Fabien Galthié semble séduit par Louis Bielle-Biarrey. « Il y a ses performances d’abord, son chemin et son parcours depuis qu’il est avec nous, explique le sélectionneur. Toutes les performances sont très bonnes, il mérite à nouveau de reporter le maillot. C’est un joueur qui est venu le chercher, avec une bonne émulation dans le groupe. On a besoin de tout le monde et Louis répond présent à chaque sortie ». Le plus jeune joueur français du Mondial aura donc l’occasion d’augmenter ses statistiques en Bleu lors de ce troisième match de Coupe du monde qui devrait, en théorie, ressembler à un festival offensif.

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