Un président de Top 14 tend la main à Mohamed Haouas
Romain Amalric -
Journaliste
Journaliste depuis 20 ans, je suis homme de terrain de Canal+ sur le Top 14 et la ProD2 et correspondant pour Radio France

Mohamed Haouas a été condamné à un an de prison pour violences conjugales, banni de l’équipe de France de rugby, et Clermont veut rompre son contrat avant même qu’il n’arrive en Auvergne. Le pilier international est aujourd’hui la persona non grata du rugby français. Mais un président de Top 14 a décidé de lui tendre la main.

La justice s’est prononcée. La FFR a tranché. Même le gouvernement a donné son avis. Et Clermont a finalement dit non à la venue du joueur sous ses couleurs. La carrière de Mohamed Haouas est surement totalement compromise. Mais le président du club de rugby de Montpellier, ne veut pas laisser tomber son joueur. Même si Haouas ne sera plus officiellement en contrat avec le MHR à la fin du mois (le 30 juin), Mohed Altrad assure qu’il veut trouver une solution. « Je le connais depuis son adolescence », explique le président du MHR, visiblement prêt à pardonner à son joueur. Mohamed Haouas a une relation particulière avec son club et son président. Formé au MHR, il est issu du quartier Petit-Bard à Montpellier, et a toujours été un protégé du président. Et ce malgré les casseroles qui se sont succédées. Car le joueur est un habitué des actes de violences. Il a déjà, été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour des cambriolages de bureaux de tabac à Montpelier. Sans compter le délibéré attendu à la fin du mois concernant sa participation à une violente bagarre en 2014. « Nous ne le laisserons pas tomber, précise toutefois Mohed Altrad, joint au téléphone par nos confrères de France 3 Occitanie. Je connais ce garçon depuis son adolescence. On est allé le chercher plusieurs fois au poste. La dernière fois, c’est Yacouba Camara qui s’en est chargé ».

Quel avenir pour Haouas ?

Techniquement, le MHR ne va pas prolonger le contrat de Mohamed Haouas. Ce serait aussi un risque sur l’éthique du club. Surtout dans la tempête actuelle. Pourtant Mohed Altrad souhaite prendre en charge le joueur, même s’il ne sait pas encore comment. « Je ne sais pas ce que cela veut dire exactement car on ne sait pas ce que le juge d’application des peines va décider. Est-ce qu’il aura un bracelet électronique ? Est-ce qu’il pourra s’entrainer ? Jouer ? On ne laissera pas tomber au moins humainement. On verra par la suite ce que cela veut dire précisément ». Un élan d’humanité de la part du président montpelliérain qui risque d’être la seule bouée de sauvetage à laquelle Mohamed Haouas va pouvoir s’accrocher.

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