F1 - Red Bull : Verstappen panique, voilà pourquoi !
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

C'est désormais officiel, Adrian Newey quittera Red Bull à l'issue de la saison. Sa prochaine destination n'est pas encore connue, mais une chose est sûre, Max Verstappen a conscience que c'est un très gros coup dur pour l'écurie autrichienne. Et pour cause, Adrian Newey a dessiné 14 monoplaces championnes du monde durant son incroyable carrière en F1

Ces derniers jours, Red Bull a officialisé le départ de son ingénieur Adrian Newey, qui était arrivé en 2006. Pour le moment, impossible de savoir quelle écurie rejoindra l'ingénieur de 65 ans, même si Ferrari tient la corde. Mercedes et Aston Martin n'ont pas dit leur dernier mot, mais quoi qu'il arrive c'est un gros coup dur pour Red Bull comme l'a souligné Max Verstappen, conscient d'avoir perdu l'un des principaux atouts de l'équipe.

Verstappen s'inquiète du départ de Newey

« Je pense qu’avoir une personne comme Adrian, avec son expérience et aussi la connaissance qu’il a de notre équipe, c’est un avantage. Mais d’un autre côté, en 2026, tout sera très nouveau, très différent de la façon dont les voitures sont aujourd’hui. Avant qu’il ne rejoigne potentiellement une autre équipe, en 2025, alors que normalement les voitures sont déjà conçues pour l’année suivante. Mais il est certain qu’avec les nouvelles réglementations, s’il allait ailleurs, avec ses connaissances, il pourrait apporter beaucoup à une équipe », confiait le triple champion du monde dans des propos rapportés par Nextgen-auto.com

Newey, l'homme aux sept titres dans les années 1990

Il faut dire qu'Adrian Newey est une véritable légende en Formule 1, s'étant imposé comme l'ingénieur le plus titré de l'histoire, mais également le plus connu. Il est effectivement rare que la situation d'un ingénieur soit autant commentée. Il faut dire que partout où il passe, l'Anglais dessine des voitures championnes du monde. Dans les années 1990, il a d'ailleurs commencé son incroyable moisson de succès. D'abord chez Williams où la FW14B puis la FW15C survolent les championnats aux mains de Nigel Mansell en 1992 puis d'Alain Prost en 1993. La saison 1994 sera plus difficile puisque c'est au volant de la FW16, dessinée par Adrian Newey, qu'Ayrton Senna trouvera la mort à Imola. Le titre constructeur sera tout de même remporté par Williams, ce qui offre un troisième titre à l'ingénieur anglais. Il faudra ensuite attendre 1996 et 1997 pour qu'Adrian Newey permette à Williams de reconquérir les titres pilotes et constructeurs avec Damon Hill puis Jacques Villeneuve. L'ingénieur décide ensuite de rejoindre McLaren et l'effet est immédiat puisque la MP4/13 en 1998 puis la MP4/14 en 1999 permettent à Mika Häkkinen de remporter les deux titres.

L'hégémonie Red Bull, une œuvre signée Newey

Les années 1990 sont donc indéniablement marquée par Adrian Newey. Ce qui ne sera pas le cas du début des années 2000, dominées par Ferrari et Michael Schumacher. Par conséquent, le génial ingénieur décide de tenter un pari très risqué en quitter McLaren au cours de l'hiver 2005-2006 pour rejoindre Red Bull dont les débuts en F1 ne sont pas encore très encourageants. Arrivé trop tard pour influencer la monoplace de 2006, Adrian Newey va toutefois permettre à l'écurie autrichienne de progresser très vite pour remporter ses premières victoires en 2009, saison marquée par la domination fulgurante de Brawn GP, qui ne durera qu'un an. Et pour cause, c'est bien Red Bull qui va prendre la suite et devenir quasiment intouchable pendant quatre saisons. Les RB6, RB7, RB8 et RB9 dessinées par Adrian Newey permettront à Sebastian Vettel de devenir quadruple champion du monde entre 2010 et 2013. Le virage pris par la F1 en 2014 et les débuts de l'ère hybride ne vont pas permettre à Adrian Newey de briller. La F1 fait appel à une motorisation hybride complexe composée d'un moteur turbo de 6 cylindres ainsi que d'une unité de puissance électrique, et Newey n'a pas d'impact sur la motorisation, seulement sur l'aérodynamique de la monoplace. Et à ce petit jeu, le bloc Mercedes serait imbattable de 2014 à 2020. En 2021, Adrian Newey a sauté sur l'opportunité offertes par quelques modifications réglementaires pour offrir à Max Verstappen une monoplace capable de se battre pour le titre que le pilote néerlandais décrochera. La suite, tout le monde la connaît puisque la RB18 puis la RB19 aux mains de Max Verstappen écraseront les saisons 2022 et 2023, portant au total à 14 le nombre de monoplaces sacrées pour Adrian Newey, avant très probablement une 15e cette saison. Pour la suite, l'ingénieur de 65 ans tentera peut-être le pari de refaire gagner Ferrari. Un ultime défi à la hauteur du génie d'Adrian Newey.

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