Cyclisme : Alaphilippe, la stratégie de la dédramatisation
Alexandre Higounet

Alors qu’il n’a pour l’instant été en situation de lever les bras sur le Tour de France, alors qu’il doit évoluer sous la pression forte mise sur ses épaules par le patron de la Soudal-Quickstep Patrick Lefévère, Julian Alaphilippe poursuit un objectif clair lorsqu’il s’exprime devant les médias. Analyse.

Après l’arrivée au Puy de Dôme dimanche, une étape au cours de laquelle il n’est pas parvenu à prendre l’échappée et qu’il a terminé relativement tranquillement, laissant filer les meilleurs sans chercher à s’accrocher à tout prix, Julian Alaphilippe a commenté, dans des propos rapportés par cyclismatu.net : « On avait envie d'être à l'avant, mais il fallait vraiment être présent d'entrée de jeu, ce qui n'était pas le cas. Je ne pensais pas que le peloton laisserait partir l'échappée comme ça. On a essayé de relancer la course derrière, on avait surtout l'objectif de mettre Rémi (Cavagna) devant, c'est un peu dommage. Monter le Puy de Dôme ? Ça fait plaisir, c'est un moment dont je me souviendrai. C'était chouette au début avec les encouragements du public, puis on se retrouve seul ensuite à 4 kilomètres de l'arrivée. C'était un peu le contraste, mais j'ai pu profiter des deux. Désormais, je suis content d'être en repos ».

Un discours pour alléger la pression…

Comment analyser les propos du double champion du monde ? Très clairement, on ressent dans les réponses d’Alaphilippe qu’il cherche à dédramatiser au maximum la situation, à alléger la pression mise autour de lui par le patron de la Soudal-Quickstep Patrick Lefévère, qui n’a pas manqué de faire savoir qu’il espérait au minimum une victoire d’étape de son champion tricolore pour faire oublier son début de saison mitigé et son manque de résultats, à ses yeux, depuis deux saisons.

… Mais la réalité ne lui échappe sans doute pas

Ces derniers jours, alors qu’il n’a jamais été en situation de lever les bras malgré plusieurs tentatives, s’avérant toujours un peu court pour espérer l’emporter, Julian Alaphilippe cherche au maximum à évacuer le sujet dans ses réponses, insistant sur le plaisir qu’il a à partir à l’avant sur les routes du Tour. Pour autant, au-delà de son discours devant les micros, il est certain que la réalité ne lui échappe pas et qu’il a intégré que s’il devait gagner une étape ce serait soit aujourd’hui entre Vulcania et Issoire, soit jeudi entre Roanne et Belleville en Beaujolais.

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