Clermont dix raisons dy croire
La rédaction

Clermont va disputer face à Perpignan (ce soir, 20h45 au Stade de France) sa onzième finale de championnat. Les dix précédentes se sont soldées par des défaites. Mais cette saison, les Clermontois peuvent enfin espérer soulever le Brennus. Explications.

1/ Ils ont l'esprit de revanche

Cette finale est le remake de celle de l'an dernier. Les Clermontois avaient idéalement entamé la partie avec un essai de Nalaga, mais les coups de pied de Porical et un essai de Marty avaient fait la différence (22-13). En retrouvant les Catalans au même stade de la compétition, Clermont va être animé d'un fort état d'esprit de revanche. Une bonne raison de ne pas se laisser à nouveau marcher dessus par les Catalans.

2/ James a retrouvé sa confiance

On dit de Brock James qu'il n'est pas un grand joueur et qu'il craque dans les matchs couperets. Constat vérifié lors du quart de finale de H-Cup perdu face au Leinster : 21 points gâchés à cause d'unpied tremblant. Première conséquence : il perd son statut de buteur n°1 au profit de Morgan Parra. Le demi d'ouverture est pourtant d'une régularité rare avec chaque année plus de 300 points au compteur depuis son arrivée à Clermont en 2006.Deuxième conséquence : sans pression, il s'est refait le moral. En demi-finale, Brock James a sorti le grand jeu avec un drop de 50 m. La confiance revient au bon moment.

3/ Ils ont un pack de bouchers

Si Clermont veut gagner cette finale, ça passera par une grosse performance de son pack. Le rugby commence devant. On l'a vu entre Toulouse et Biarritz en finale de H-Cup. Les Clermontois sont armés : en première ligne, ils peuvent compter sur le surdoué Domingo et la grinta de Lesdema et Scelzo ; en deuxième-lige c'est très costaud avec les bûcherons Cudmore et Privat. Julien Pierre, titulaire avec les Bleus, n'est que remplaçant, c'est dire. Sans oublier une troisième-ligne complémentaire avec le voltigeur Bonnaire, le gratteur Lapandry et le bulldozer Vermeulen. Face au pack catalan, ce ne sera pas de trop. C'est une des clés du match.

4/ La malédiction, ça n'existe pas

Définition : « Etat de malheur inéluctable qui semble imposé par une divinité, le sort ou le destin. » Mais les Clermontois n'y croient pas. Et pourtant, derrière l'ASM et ses 10 finales perdues, c'est le grand vide. Brive et Dax suivent avec « seulement » 4 défaites en finale. Mais cette année, les jeunes du clubs ont montré la voie. Les juniors Crabos et les Espoirs ont soulevé le bouclier dans leur catégorie. Ne reste plus qu'aux pros à faire jouer le fameux proverbe « jamais deux sans trois » et prouver que les malédictions n'existent pas.

5/ Malzieu a la rage

En 2007, face à l'expérimenté Stade Français, Julien Malzieu découvrait le haut niveau et l'ambiance des phases finales. Il n'était pas au niveau. En 2008, face à Toulouse, l'ailier est écarté par Vern Cotter par choix sportif. En 2009, face à Perpignan, c'est une blessure qui le prive de la phase finale. Alors, en 2010, Julien Malzieu a les crocs. On l'a vu en demie, c'est lui qui s'arrache après une course de 80 m pour marquer l'essai de la victoire face à Toulon. Julien Malzieu a la rage et pourrait marquer cette finale de son empreinte.

6/ Ils se sont fabriqué un mental

« Quand on dit que nous ne sommes pas forts mentalement et que nous ne sommes pas bons lors des matchs couperets, alors que nous en avons gagné cinq ou six sur les huit ou neuf que nous avons joués, ça me fait un peu rigoler que l'on doute de notre mental. » Signé Mario Ledesma, le talonneur Argentin, après la demie. Contrairement aux trois dernières saisons, Clermont s'est forgé dans la douleur et a dû batailler pour se qualifier pour sa quatrième finale de rang. De bonne augure pour cette finale.

7/ Nalaga est redevenu « la bombe »

Monsieur « un essai par match » lors de ses deux premières saisons avec Clermont (42 essais en 42 matches) n'a pas été si prolifique cette année (12 essais en 30 matches). Alors, pour sa troisième finale consécutive, l'ailier fidijien voudra prouver qu'il reste un finisseur hors pair.

8/ L'arbitre va leur donner un coup de pouce

Monsieur Berdos est celui qui a donné le petit coup de pouce aux Clermontois en match de barrage face au Racing-Métro. Il est à l'origine de l'expulsion temporaire du Dellape et de la pénalité litigieuse de Parra qui a fait basculer le match. Clermont a également bénéficié d'une erreur d'arbitrage en demie pour venir à bout de Toulon. Christophe Berdos, qui dirigera sa première finale de Top 14, peut être l'arbitre qui délivrera enfin les Clermontois ?

9/ Les Catalans ont moins envie

Bien sûr, les Perpignanais veulent goûter à nouveau à ce bonheur immense de soulever le Bouclier de Brennus. Mais contrairement à l'an dernier, où ils couraient après le sacre depuis 54 ans, auront-ils la même foi et la même envie cette année ? Après un titre, on sait que le plus difficile est de confirmer. L'Usap est en finale, mais les joueurs pourraient oublier le supplément d'âme qui fait un champion au vestiaire...

10/ Parra est un « match winner »

C'est peut-être celui qui va faire chavirer Clermont dans l'extase et la magie du Brennus. Pour sa première année sous le maillot clermontois, le demi de mêlée a endossé le rôle d'homme providentiel. Surtoun en phase finale : 15 points face au Racing-Métro, 14 points face à Toulon. A seulement 21 ans, il est le leader du pack et le buteur n°1 de l'ASM. Morgan Parra détient la clé de la finale.