Traumatisme, dépression… Le XV de France est touché
Alexis Brunet

Le XV de France espérait remporter la Coupe du monde à domicile, en octobre dernier. Malheureusement cela ne s'est pas passé comme prévu, et les Bleus ont été éliminés en quart de finale par l'Afrique du Sud. Cette défaite a été vécue pour beaucoup comme un traumatisme, et cela peut même provoquer une phase de dépression, qui est tout à fait normale.

Avant la Coupe du monde 2023, le XV de France n'avait jamais remporté la coupe Webb Ellis. Les partenaires de Cyril Baille voyaient donc cette édition 2023 en France comme la parfaite occasion d'enfin garnir l'armoire à trophée d'un titre mondial. Mais les espoirs des Bleus se sont heurtés sur la dure réalité de l'impitoyable compétition, et ses matches à élimination directe, avec une élimination en quart de finale contre l'Afrique du Sud.

Un traumatisme pour le XV de France

Avec une génération en or, et à domicile, le XV de France se voyait presque gagnant avant l’heure. L’élimination face à l’Afrique du Sud a donc fait très mal aux têtes. La fédération a réagi, en mettant en place tout un dispositif, afin que le traumatisme soit évacué au plus vite, comme l'a confirmé un dirigeant fédéral à L’Équipe. « Le traumatisme de la Coupe du monde a été l'objet d'investigations importantes (depuis le début de la préparation au Tournoi) ; le sujet n'a pas été laissé de côté. Mickaël Campo (préparateur mental du XV de France) a rencontré les joueurs, on a discuté avec eux. On avait l'impression que c'était plutôt évacué, même si un traumatisme de ce type-là prend du temps à être digéré. »

Une dépression possible chez certains joueurs ?

Le XV de France doit donc essayer d'évacuer au mieux ce traumatisme. Cela n'est pas simple, et selon Denis Troch, ancien entraîneur du PSG, devenu préparateur mental en 2009, certains joueurs peuvent même souffrir de dépression à la suite d'une telle défaite. « C'est une phase de deuil d'autant plus longue que l'événement est hors norme. Les défaites dans des compétitions qui ont lieu tous les quatre ans, comme les Jeux Olympiques ou les Coupes du monde, nécessitent souvent un cycle complet (c'est-à-dire quatre ans) pour être évacuées, d'autant plus quand l'équipe évolue à domicile. Cela ne veut pas dire, bien sûr, qu'il n'y aura plus de victoires entre-temps mais que les émotions négatives ressurgiront durant cette période, en cas de difficulté. La défaite quand on est favori génère une phase de dépression tout à fait normale ; elle est même nécessaire pour rebondir. »

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