Coupe du monde de rugby : Le XV de France victime d'une injustice
Thibault Morlain

Alors que la France s'apprête à affronter l'Afrique du Sud en Coupe du monde de rugby, c'est la deuxième fois que les deux nations vont s'opposer dans cette compétition. La première fois c'était en 1995, en demi-finale du Mondial. Si les Springboks s'étaient alors imposés (19-15), cette rencontre a été marquée par une polémique. En effet, Abdelatif Benazzi s'est vu refuser un essai qui à ses yeux est parfaitement valable. Une injustice à laquelle il pense encore aujourd'hui.

En 1995, l'Afrique du Sud remporte la Coupe du monde de rugby à domicile. Il y avait notamment eu ses images de Nelson Mandela remettant le trophée aux Springboks. Lors de cette édition, le XV de France a lui terminé 3ème, s'inclinant en demi-finale face à l'Afrique du Sud. Une défaite imméritée ? Certains le pensent, Abdelatif Benazzi le premier. En effet, l'ancienne star du XV de France aurait pu donner la victoire aux Bleus si son essai n'avait pas été refusé. Un essai qui aurait pourtant dû l'être...

« Cette action, j'en parlerai jusqu'à la fin de ma vie »

A quelques jours de ce XV de France-Afrique du Sud en 2023, Abdelati Benazzi est revenu sur cette polémique lors de la rencontre en 1995. Dans un entretien accordé à L'Equipe, à propos de cette injustice, il avoue alors : « Chaque fois que je rencontre quelqu'un pour la première fois, il m'en parle. Alors, il faut expliquer, encore et encore. Je songe à lancer une marque de t-shirt "J'avais marqué à Durban" (rire). Cette action, j'en parlerai jusqu'à la fin de ma vie. (...) J'ai accepté que cette Coupe du monde dépasse le sport ».

« Ce jour-là, on n'aurait pas dû jouer »

« Pierre (Berbizier) a fait des protestations, il a envoyé des vidéos, il a refusé de venir à l'avant-première du film Invictus en France. Et il avait raison de dire que la politique avait pris le pas sur le sport. Mais c'était un autre temps. Le rugby était encore un sport amateur, les enjeux n'étaient pas ceux d'aujourd'hui. Il n'y a pas longtemps, mon ami François Pienaar, avec qui j'ai joué aux Saracens, a dit publiquement : "S'il y avait eu 40 000 spectateurs français dans le stade, l'essai aurait été accordé." Ce jour-là, on n'aurait pas dû jouer. Le terrain était injouable à cause du déluge qui s'était abattu. Mais si ce match n'avait pas pu être joué, on aurait été qualifiés. C'était le règlement. Mais c'était impensable que ça se passe ainsi », a également ajouté l'ancien joueur du XV de France.

Articles liés