NBA : Ce qui pourrait compliquer la première saison de Victor Wembanyama
Benjamin Moubèche -
Journaliste, correspondant à San Antonio (USA)
Éperdument passionné de basket, parti vivre à San Antonio pour suivre les Spurs de Victor Wembanyama après un diplôme à l'IEJ, le regard constamment fixé sur la NBA, tant sur le terrain que sur les statistiques et les contrats.

Premier choix de la draft et déjà considéré comme une star aux États-Unis, Victor Wembanyama est extrêmement attendu pour sa saison rookie aux San Antonio Spurs. Néanmoins, rien ne garantit que sa première année en NBA sera couronnée de succès, car plusieurs obstacles pourraient compliquer ses débuts dans la ligue.

Rookie of the Year ? Peut-être même All-Star ? Tout le monde attend une première saison historique de la part de Victor Wembanyama. Cependant, rien ne garantit, comme pour tous les autres joueurs en NBA, que son année aux San Antonio Spurs sera l’idylle espérée. Plusieurs éléments pourraient compromettre le succès de sa saison rookie.

Une cible dans le dos

Avec le statut de premier choix de la draft et de jeune prodige, Victor Wembanyama attirera inévitablement l’attention. Des médias, bien sûr, mais aussi des joueurs adverses, qui pourraient le prendre pour cible. « Il a une cible dans le dos » a prévenu la légende Kevin Garnett cet été, dans une vidéo du Washington Post. « Tous les autres vont essayer de se mesurer à lui pour montrer quel est leur niveau. » Il connaîtra inévitablement quelques « Welcome to the NBA moments », selon l’expression consacrée, mais il ne les craint pas. « Avec ce que j’ai vécu l’année dernière, plus rien ne me fait peur […]  C’est plutôt une récompense pour moi, car ça prouve certaines choses » a assuré la recrue, que ses coéquipiers ont promis de protéger.

Mais qu’il le redoute ou non, devenir la cible de mastodontes comme Joel Embiid et Giannis Antetokounmpo, ou de pestes défensives comme Draymond Green, n’est jamais une bonne chose. Si les équipes adverses décident de se concentrer sur lui, aussi enrichissante que soit cette expérience, il aura inévitablement du mal à s’épanouir en NBA — il pourrait notamment en pâtir sur le plan statistique. Il devra compter sur ses coéquipiers pour détourner l’attention.

Un rôle large et indéfini

Sujet omniprésent au camp d’entraînement des Spurs, le rôle de Wemby dans le collectif reste indéfini. Le collectif devrait tenter des choses novatrices cette année, avec un jeu sans réels postes, et il sera au cœur de cette expérience. Capable de « monter la balle, dribbler, tirer et passer », comme l’a souligné son coéquipier Devonte' Graham, le rookie devra tout faire cette saison. Un flou qui pourrait compliquer son adaptation au jeu de la NBA.

Victor Wembanyama doit évidemment tirer profit de ses qualités uniques pour adopter un rôle unique. Cependant, plus celui-ci sera large, plus il risquera de s’y perdre. Avec d’importantes responsabilités à la création, il s’expose à de nombreuses pertes de balle. À mesure qu’il diversifie son jeu, il lui sera de plus en plus difficile de trouver son rythme. Il ne faut pas oublier que le Français de 19 ans est avant tout un potentiel, qu’il doit apprendre, et que ce processus prendra nécessairement plus de temps s’il doit tout faire sur le terrain. Dans ce contexte, sa première saison pourrait ne pas être aussi aboutie qu’attendu.

Un physique hors du commun

2,24 m de taille, une silhouette élancée et une mobilité sans précédent pour son gabarit : voici les plus grands atouts de Victor Wembanyama. Mais il pourrait également s’agir de son talon d’Achille. Bien que la star des Spurs n’ait jamais connu de blessure majeure, son physique reste une préoccupation constante. Sa stature le rend potentiellement plus vulnérable aux blessures. Et il est plus qu’évident que, comme pour tous les athlètes du monde, une blessure pourrait anéantir sa saison.

Cela relèverait alors de l’accident, de l’imprévu. L’encadrement du joueur, à la fois Guillaume Alquier, son préparateur physique, et San Antonio dans son ensemble, prend toutes les mesures nécessaires pour éviter une catastrophe. Néanmoins, ce qui est certain est que tenir le rythme d’une saison de 82 matches, avec un tel corps et un jeu particulièrement énergivore, dans une NBA où tout va très vite, représentera un défi de taille. L’endurance a été l’un des éléments clés de sa préparation estivale, reste à voir si cela sera suffisant pour maintenir un niveau élevé tout au long de l’année.

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