F1 - Haas : Steiner s’en va, la galère va continuer ?
Arthur Montagne -
Journaliste
Affamé de sport, il a grandi au son des moteurs de Formule 1 et des exploits de Ronaldinho. Aujourd’hui, diplomé d'un Master de journalisme de sport, il ne rate plus un Grand Prix de F1 ni un match du PSG, ses deux passions et spécialités

A quelques jours du début de la saison 2024 de Formule 1, Le 10 Sport vous propose chaque jour la présentation d'une des dix écuries de la grille jusqu'aux premiers tours de roue à Bahreïn le 29 février. Ce mardi, c'est Haas qui est à l'honneur. Dernière du classement des constructeurs en 2023, l'équipe américaine aborde 2024 sans grandes ambitions et surtout, sans son patron historique Günther Steiner, remplacé par Ayao Komatsu.

Après un zéro pointé en 2021, Haas semblait avoir bien abordé le virage de 2022. Des débuts prometteurs qui ne se sont pas confirmés au point que l'écurie américaine est devenue la dernière de la grille à l'issue d'une saison 2023 très délicate. Pourtant, sur le papier, l'équipe de Gene Haas possède un duo de pilotes expérimentés et talentueux avec Kevin Magnussen rejoint par Nico Hülkenberg depuis la saison dernière. Mais à l'arrivée, cela donne seulement une septième place pour l'Allemand en Australie, puis une sixième position à l'arrivée du Sprint en Autriche, et trois dixièmes places pour le Danois (Arabie Saoudite, Miami et Singapour). Et c'est à peu près tout. Pas de quoi aborder 2024 de la meilleur des manières.

Le fait de l'hiver : Le départ de Steiner

D'autant que Haas a connu une sacrée révolution en interne. En effet, en début d'année, l'écurie a annoncé le départ de Günther Steiner, son Team Principal depuis 2014. Un coup dur pour Netflix, Steiner étant l'une des stars de sa série Drive to Survive, mais également pour Haas qui a toutefois rapidement désigné son successeur. Il s'agit en effet d'Ayao Komatsu. Présent dans l'écurie depuis 2016, le Japonais, qui avait suivi Romain Grosjean, a donc gravi les échelons avant d'arriver au poste de Team Principal de l'écurie américaine. L'expérience de Komatsu ne sera pas de trop pour tenter de redresser la barre. Mais le départ de Günther Steiner va laisser un immense vide tant il s'est imposé comme l'un des plus anciens directeurs d'écurie sur la grille de Formule 1.

Les pilotes : Magnussen et Hülkenberg

Pour mener à bien ses ambitions, Haas a décidé de continuer à miser sur son duo de pilotes très expérimentés. Kevin Magnussen et Nico Hülkenberg seront encore dans les baquets des monoplaces américaines et auront la lourde tâche d'apporter de précieux feedbacks pour le développement d'une voiture amenée à jouer dans le fond de la grille. « Ils sont tous les deux très matures, donc en ce qui concerne le programme des runs du vendredi, l’allocation des pneus, etc. ils comprennent tous les deux la situation dans son ensemble et les règles à appliquer, ce qui enlève beaucoup de pression à l’équipe d’ingénieurs, donc c’est vraiment bien », expliquait d'ailleurs Ayao Komatsu au sujet de ses deux pilotes. Après avoir tenté de lancer de jeunes pilotes prometteurs (Mick Schumacher, Nikita Mazepin ou encore Pietro Fittipaldi), Haas a donc complétement changé ses plans et s'appuiera pour la seconde saison de suite sur le Danois et l'Allemand, pas réputés pour être les meilleurs amis du monde. Néanmoins, ils possèdent au moins deux points communs. Ils sont d'abord en fin de contrat à l'issue de la saison. Mais surtout Magnussen comme Hülkenberg sont ambitieux, et nul doute qu'ils chercheront à profiter du jeu de chaises musicales qui se préparent pour 2025 afin de trouver un baquet compétitif si Haas ne leur offre pas une monoplace capable d'aller chercher des points. 

L'objectif : Eviter la catastrophe

Mais très clairement, cela se présente mal. D'une part, la réglementation n'a quasiment pas évolué, ce qui laisse à penser qu'il en sera de même pour la hiérarchie sur la grille. Dernier en 2023, Haas cherchera toutefois à au moins améliorer son total de points, à savoir 12. Mais pendant que ses principaux rivaux (Williams et Racing Bulls) semblent en progrès, il est difficile d'en dire autant pour l'écurie américaine qui aborde donc les essais de Bahreïn sans grandes attentes. « Au départ de Bahreïn, je pense toujours que nous serons en fin de grille, voire derniers », confiait même Ayao Komatsu auprès d'AutoHebdo, conscient de l'ampleur de la tâche qui l'attend. Mais le défi, qui sera d'améliorer constamment cette monoplace semble l'enthousiasmer. « Depuis que je suis devenu directeur d’équipe, j’ai passé beaucoup de temps à discuter avec les managers – au Royaume-Uni et en Italie – et ils sont enthousiastes parce que c’est une opportunité de s’améliorer et qu’il y a des domaines d’amélioration partout. La raison pour laquelle notre voiture de lancement ne sera pas assez rapide à Bahreïn n’est pas due à la qualité des personnes que nous avons ici, mais au fait que nous avons commencé en retard et que nous nous sommes arrêtés pendant deux mois pour apporter l’évolution à l’Austin. Cela a vraiment détourné les ressources, et nous avons donc perdu du temps, mais l’équipe réalise de bons progrès dans la soufflerie, ce qui est positif, et en termes de caractéristiques, cela va dans la bonne direction », ajoute le remplaçant de Günther Steiner. Il faudra donc être patient avant d'envisager une Haas dans les points.

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